Chilie - De Santiago a la région des lacs

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Le 27 octobre, nous avons pris un minibus de Mendoza pour nous rendre a Santiago, la capitale du Chilie. Le trajet, qui dure environ 8h, passe a travers les Andes (frontiere naturelle entre Argentine et Chilie) a une altitude de pres de 3000m. Il y a de la neige et des stations de ski des deux cotés de la frontiere. Cette derniere, qui se trouve au milieu d'un tunnel a cet hauteur, est assez longue a franchir. Il y a plusieurs camions qui attendent, mais les passagers passent par une autre voie afin de remplir les formulaires d'immigration. Les douaniers sont tres sympas et la procedure est tres simple. Ensuite, ils inspectent nos bagages. On ne peut pas apporter avec nous plusieurs types d'aliments afin de ne pas contaminer le Chilie. En tout, nous avons mis plus d'une heure pour passer la frontiere, mais aucun probleme. Pour les Canadiens qui entrent au Chilie via l'aéroport, il y a un frais de réciprocité de 150$, mais rien par la frontiere terrestre. Ooof!

La 1ere ville du Chilie, Santiago (543m d'altitude), fut fondée en février 1541 par Pedro de Valdivia (un Espagnol) apres une expédition de 11 mois depuis Cuzco en suivant l'ancienne route Inca vers le sud. Il a suivit la meme route que celle empruntée par Diego de Almagro a son retour d'une expédition a la recherche d'or, mais il n'en trouve pas, en 1535. Santiago, nom donné en l'honneur du patron de l'Espagne, était situé a l'extrémité sud de l'empire Inca et relié a Cuzco par une route. A partir d'ici, vers le sud, c'est la région de Mapuche, adversaire des Incas et des Espagnols. La ville fut détruite par les Mapuches 6 mois apres sa fondation, mais reconstruite quelques temps apres. A cause de la forte résistence de ce peuple (les Mapuches), le Chilie ne fut pas conquis dans son intégralité avant le 19e siecle et la frontiere sud resta tres longtemps le fleuve Bio-Bio. La moitié nord du pays pour les espagnols et au sud les mapuches. A peu pres la meme chose que du cote argentin.

Comme toutes les villes espagnoles, la place principale (Plaze Mayor) est le centre de la ville. Celle-ci comportait tous les édifices administratifs et religieux les plus importants du royaume. A la fin du 16e siecle, Santiago compte seulement 500 habitants. En 1647, un grand tremblement de terre détruit toute la ville. Vers 1800 il n'y a que 3000 maisons pour 30000 habitants et aujourd'hui la ville compte plus de 6 millions d'habitants. Jusqu'a l'indépendance, la territoire controlé par Santiago, le royaume de Chile, est sous l'autorité du ViceRoi de Lima et un gouverneur est affecté a Santiago. Ce royaume est une colonie stratégique pour les espagnols afin de garder le controle sur le Détroit de Magellan. Suite a une guerre avec les mapuches, vers 1600, le gouverneur de Santiago obtient du Viceroi de Lima le financement d'une armée permanente au Chile.

Jusqu'a 18e siecle, Lima fournira donc une aide financiere a Santiago afin de leur permettre de maintenir une forte présence militaire dans la région. Il n'y a pas de richesses dans cette région et cette aide financiere leur permet de se développer militairement. Aux 16-17e siecle, la colonie doit se défendre a la fois contre les Mapuches, les corsaires et les pirates (anglais et hollandais). La premiere Junta, ou révolution, se fait au meme moment qu'en Argentine, soit le 18 septembre 1810. Le premier gouvernement indépendant de l'Espagne reste au pouvoir jusqu'en 1814 lorsque les troupes royalistes reprennent le pays. Les républicains s'enfuient a Mendoza, en Argentine indépendante, et reviennent a Santiago en 1817, année de la proclamation de l'indépendance du Chilie. La premiere sainte de Chile s'appelle Santa-Theresa de Los Andes, qui mourrut a l'age de 19 ans (1900-1920) au couvent des Carmelites, apres seulement 11 mois de son admission. Nous ne comprenons pas tres bien ce qu'a pu faire une fille de cette age pour devenir sainte. Revenons a notre voyage...

Apres avoir déposé nos sacs a notre chambre, nous avons choisis un hotel tres sympa tout pres du centre-ville, nous avons fait le tour des rues piétonnes et mangés un bon plat de viandes (avec du vin) dans le quartier des restos. Il est indiqué que le plat de viandes est pour 2 personnes, mais il aurait tres bien pu rasasier une petite famille. De retour a la chambre vers 23h afin de nous reposer. Le 28 octobre nous avons refait une balade dans les rues de la ville et avons visité le Musée de Santiago, qui raconte l'histoire de la ville. Nous aimons bien cette ville. C'est tres propre, il y a quatre lignes de métro, des bus, des rues pietonnes, des terrasses, des restos et des bars sympas. C'est jusqu'a maintenant la ville d'Amérique du Sud la plus agréable a vivre. Un touriste nord-américain ou européen ne s'y sentirait pas dépaysé. On y trouve de tout.

Le 29 octobre, nous avons visités le Musée d'art pré-Colombien ou nous avons pu voir que les shamans utilisaient des allucinogenes afin d'entrer en transe. Ce musée couvre l'histoire des peuples vivant sur une grande partie de l'Amérique, du Mexique a la Terre de Feu, avant l'arrivée des espagnols. Musée tres intéressant et gratuit le dimanche. Ensuite, le Musée de la solidarité Salvador Allende regroupe des peintures d'art contemporain un peu moins intéressantes... Nous avons passé le reste de la journée a nous balader dans la ville. Nous en avons aussi profités pour grimper la coline, qui porte le nom de Santa Clara, et qui fut un monastere et une forteresse dans le passé. Aujourd'hui nous avons une belle vue de la ville de son sommet. Le dimanche, mais aussi le reste de la semaine, il y a plusieurs rassemblements chrétiens autour de la place principale. Ils chantent, prechent, dansent et essaient de nous convaincre sur la nécessité de croire en leur parole. Tres divertissant, mais pas du tout convainquant. On croierait entendre des diseurs de bonnes aventures.

Le 30 octobre, c'est lundi et tous les musées sont fermés. Nous avons fait une balade, 2h d'internet, visité le musée de la poste et grimpé une petite montagne qui se trouve derriere la ville. De la-haut, nous avons une tres belle vue sur toute la ville qui s'étend a perte de vue. La ville est situé dans une "cuvette" et est entourré de montagnes. Vers l'est, les Andes enneigés dominent l'horizon. Il n'y a pas beaucoup de pollution et pas d'édifice de plus de 30 étages. La ville est tres verte a cause de la présence d'arbres dans pratiquement toutes les rues. Nous sommes ensuite redescendus de l'autre coté et sommes revenus au centre-ville a pied. Nous avons passés par un quartier un peu plus chic avec boutiques, banques, hotels et terrasses. Ce quartier n'est pas dans notre guide de voyage, mais nous supposons que c'est par ici que les gens aisés ou riches habitent. C'est un quartier tres sympa. Nous nous sommes couchés tot afin de pouvoir visiter des musées demain.

Comme nous aimons obtenir l'histoire des pays que nous visitons, nous allons toujours au musée national de la capitale. A Santiago, ce musée est fermé le 28 et 29 octobre pour rénovation, et, comme tous les autres, fermé les lundis. Nous avons donc décidé de rester a Santiago jusqu'a mardi (31 octobre) soir. Mais manque de peau, au moment de le visiter, le trois-quart est fermée jusqu'en décembre! Nous n'avons donc pas eu aucune information sur la période suivant l'indépendance... Nous aurions bien aimé savoir ce qu'ils disent a propos de Pinochet. Nous savons que Allende a été élu en 1970 et que Pinochet, aidé par les US, l'a renversé en 1973 en tant que dictateur militaire. Le premier socialiste et le second neolibéral. Allende s'est suicidé lors du coup d'état. Nous savons aussi que Pinochet a fait tué et torturé des milliers d'opposants et qu'il est toujours innocent aujourd'hui. A Paris, Stef a travaillé avec un "rescapé" qui a été torturé sous le régime de Pinochet. Mais au Chilie, Pinochet semble etre encore un homme bien car une plaque a l'entrée du Musée national dit quelque chose comme ca: "Son excellence Monsieur le général Pinochet".

Apres la courte visite de ce musée, nous avons mangés dans un resto péruvien (meilleur que les restos chilliens) et avons visités la maison d'un riche commercant du 19e siecle (Palacio Cousino). Une visite guidée qui dure environ 1h30 et une maison magnifique dessinée par un architecte francais. L'intérieur est aussi beau que le chateau de Versailles. Cette famille fit sa fortune dans la mine et le vin. La maison fut vendu a la ville de Santiago en 1940 avec tout son mobilier, et ouvert au public 1982. C'est une des plus belles maisons que nous avons vu dans notre voyage. L'intérieur est du style Louis XIV, avec salle de réception, de bal, a manger, hall, etc. Magnifique! Nous avons terminé cette journée par une balade supplémentaire dans la ville avant de prendre le bus pour nous rendre a Pucon (région des lacs).

Nous avons remarqué qu'il y a plusieurs noms de famille allemande au Chilie et en Argentine. Effectivement, du 19e siecle a la moitié du 20e (vers la fin de la 2e guerre "mondiale"), il y eut une importante immigration allemande dans les régions du sud de ces pays, surtout au Chilie. Il y a des plats allemands et des maisons de style allemand. Bernardo Eunom Philippi fut un des premiers dans les années 1830s a venir s'installer dans la région des lacs au sud du Chilie et il a ensuite beaucoup oeuvré en Allemagne pour l'émmigration au Chilie. En 1845, le gouvernement chilien passe la "Loi de colonization" afin d'occuper les terres qui autrefois appartenaient aux Mapuches. Plusieurs milliers d'allemands éduqués (des ingénieurs, professionels et des riches) viennent s'établir ici suite a la révolution bourgeoise de 1848 en Allemagne. Plusieurs allemands sont décus de cette révolution qui n'en est pas une. Il y aurait aussi plusieurs allemands que auraient fuit la 2e guerre mondiale (avant et durant) en venant s'établir ici dont plusieurs nazis. Un camp de concentration du régime Pinochet aurait meme été géré par un de ceux-ci... Et aussi des hollandais qui sont venus au début du 20e siecle au le nord de l'Argentine.

La région des lacs, du cote Argentin et Chilien, est vraiment magnifique. Pour les amateurs de nature, c'est l'endroit idéal. Il y a des sommets enneigés toute l'année, des lacs dont l'eau est si pure qu'on se croirait en Nouvelle-Calédonie, des forets du type de ce que l'on retrouve au Canada et des maisons du style chalet dans les Alpes. Ca nous fait aussi pensé a la Nouvelle-Zélande. Le coté Argentin est plus vert, et donc plus beau. Ce qui nous a le plus marqué dans cette région, est la pureté de l'eau des lacs. Ce devait etre comme ca il y a plusieurs décénies au Quebec, avant qu'on décide de couper la foret et de transporter le bois via les rivieres. Ici, le fond des rivieres et des lacs est propre. Les parcs nationaux ont été établis avant qu'on décide d'exploiter la région. Bref, c'est l'endroit idéal pour le camping, les randos et le cannoing. Nous n'avons rien vu de tel autre part dans le monde.

Nous sommes donc arrivés a Pucon le 1 novembre au matin, sous un ciel nuageux et pluvieux. A la gare de bus, une rabatteuse nous propose de dormir dans son auberge et nous acceptons. C'est une maison qu'ils ont converti en auberge. Comme il n'y avait personne a notre arrivée, nous pensions etre seul, mais non. Une belle maison en bois avec un foyer ouvert, une salle a manger, une cuisinne et tout. Nous avons eu une chambre avec sdb. Comme il ne faisait pas tres beau, nous avons utilisé l'Internet gratuit au début d'apres-midi. Ensuite, nous avons fait une balade avant de passer par le marché afin d'acheter notre repas du soir. Sans oublier la bouteille de vin chillien. Vero a fait un bon repas, et Stef la vaisselle. C'est comme ca chez nous! Apres une bonne conversation avec un belge et une breton, nous nous sommes couchés.

Levé a 6h30 du matin afin de prendre le bus pour Valdivia, une ville universitaire plutot intéressante. Le trajet de bus ne dure que 3h. Nous choisissons ensuite une chambre chez l'habitant (residencial), qui sont en fait un couple d'environ 70 ans. Ils ont en tout une trentaine de lits répartis dans deux maisons. Il sont tres sympas et le petit-dej est excellent! Nous avons un peu discuté avec eux, en espagnol biensur. Ils nous ont dit que le Chilie va bien économiquement car les gens sont travailleurs et éduqués. Tandis que la Bolivie est corrompue et que les péruviens sont des feignants. Pas completement faux, mais sans détour. Dans le marché de la ville, situé sur le bord de la riviere qui mene a la mer, on y vend de beaux poissons. Mais ce qui est le plus intéressant de ce marché et du rivage est que des énormes loups de mer (lobo) viennent s'y prélasser ou manger les restes. Nous en avons vu des tres gros, plus de 150kg selon les locaux. A part manger, ils sont plutot paresseux.

Lors de la guerre d'indépendance, les Espagnols vivant au Chilie se réfugient a Valdivia et sont supprimés par Lord Cochrane, un écossait loué par les anglais, deux années plus tard en février 1820. Le musée de la ville explique l'histoire de la région, des mapuches et de l'immigration allemande. Tres intéressant. Les mapuches ont quand meme résisté pendant environ trois siecles aux européens! Aujourd'hui, ils ne sont plus qu'un million en Amérique du Sud. Ils sont morts des guerres et des maladies. Avant le 19e siecle, tout le sud leur appartient.

Le 3 novembre, nous prenons le bus pour nous rendre a Panguipulli, un village situé en bordure d'un lac et ayant une tres belle vue sur 2 volcans enneigés. Inutile de vous dire que c'est tres beau ici. Aujourd'hui, il fait tres beau, aucun nuage et le ciel est bleu. Nous avons fait une tres belle balade dans les alentours du village et avons pris plein de photos des volcans. Le plus beau est une cone presque parfait dont la moitié supérieure est enneigée. Et le lac... Au chilie, la nourriture n'est pas tres équilibréee et nous achetons maintenant ce que nous avons besoin au marché afin de manger a la maison. Mais comme nous n'avons pas de cuisine commune dans notre auberge a Panguipulli, nous avons du manger du poulet frit avec des frittes ce midi et du poisson frit au souper. Le coka est aussi tres populaire... Nous avons vu des gens en boire un litre a eux seul pendant le repas! Super l'alimentation!

A notre reveil le lendemain, le ciel est tres couvert et nous ne voyons plus les sommets enneigés. Comme il faisait beau la veille, nous avions prévu de nous rendre dans un autre village afin de passer plus de temps dans la région. Mais comme tout est maintenant gris, nous avons décidé de prendre le bus pour nous rendre directement en Argentine, de l'autre coté des Andes, ou nous espérons qu'il fera plus beau. Ce fut un bon choix car nous avons finalement retrouvé le soleil a mi-chemin de la frontiere. Le bus part a 10h le matin et arrive vers 17h a San Martin de Los Andes, en Argentine. Le trajet est magnifique! Le paysage, les rivieres, les lacs, les volcans, les montagnes, la nature, etc. Tout est tres beau.

Pour se rendre en Argentine, nous devons traverser un lac sur un bateau et ca nous prend environ 2h. La vue du bateau est excellente. Nous aurions peut-etre du rester au village de 65 maisons qui se trouve a l'ouest du lac... C'est reposant ici. L'eau du lac est si claire... Nous arrivons de l'autre cote et nous remontons dans le bus afin de nous rendre a la frontiere. Les formalités durent une demi-heure et nous reprenons la route pour San Martin de Los Andes. La route est pratiquement a une seule voie, en gravier. La foret ressemble beaucoup a celle du Canada. Nous arrivons enfin a destination en fin de journée. La suite dans le prochain blog.

Notre budget pour le Chilie fut de 36 euros par jour, alors qu'il fut d'environ 20-25 euros pour la région Péru-Bolivie-Equateur. Ca coute plus cher, mais les bus sont vraiment tres confortable. La nourriture n'est pas super, mais quand meme mieux que ce que nous avons eux dans d'autres pays du monde. Les gens sont tres sympa et la vie est plutot cool dans la région des lacs. Du nord au sud, c'est un pays avec une tres grande diversité de climat et de géographie. Mais nous préférons quand meme l'Argentine. Tout est un peu plus raffiné. Aujourd'hui, le Chilie est plus fort économiquement que l'Argentine, mais ce n'était pas le cas il y a une dizaine d'années. On dit que la raison de la chute de l'Argentine est qu'ils avaient fixé leur monnaie sur le dollars US et que l'augmentation de la valeur du dollar sur le marché international au début des années 90s a eu comme conséquence une diminution de l'exportation des produits argentins (surtout du boeuf), du a l'augmentation du cout d'achat pour les pays étrangers (dont l'Europe). Bref, les chiliens sont plutot fier d'etre les plus forts...

Stef et Vero





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